"Terminer le reporting et l'envoyer à Jean-Pierre, préparer le meeting de demain, ne pas oublier d'aller chercher Gaétan au judo, prendre un rendez-vous chez le dentiste... je suis sûre d'oublier quelque chose, mais quoi ?"
Le monde moderne, hyper connecté, a des répercussions sur notre santé mentale. Travail, amis, famille, projets, vacances, nous avons souvent l'impression de jongler avec une multitude de tâches. Comme si la vie était devenue une to-do list infinie, un puits sans fond dans lequel on ne fait que chuter.
Et le flot incessant d'informations, de sollicitations et de notifications déversé par nos smartphones tout au long de la journée n'apaise pas nos neurones surstimulés.
Ce que l'on appelle charge mentale, soit nos préoccupations liées aux tâches à accomplir et aux choses à ne pas oublier, est un phénomène tout à fait normal. Le problème survient lorsque notre cerveau est submergé, que l'on se sent dépassé par les événements.
Et lorsque la petite goutte d'eau fait déborder le vase, c'est à ce moment-là que l'on bascule dans la surcharge mentale, et c'est là que réside le véritable danger.
Dans cet article, découvrez comment identifier les signes précurseurs de la surcharge mentale et comment y remédier pour ne pas risquer le burn-out émotionnel.
Le terme n’est pas nouveau. Il est utilisé depuis de nombreuses années déjà par les sociologues pour décrire un état dans lequel notre cerveau est débordé par un trop-plein d'informations, de tâches et de préoccupations à gérer.
→ Ce phénomène peut être causé par une charge de travail excessive, des responsabilités familiales ou personnelles importantes, ou encore des facteurs de stress extérieurs. La surcharge mentale ne trouve donc pas uniquement sa source dans des réunions de travail longues inutiles, des boîtes mail qui débordent ou des objectifs commerciaux trop ambitieux.
La vie de couple, la famille en général, la peur de l’avenir et ses conséquences sur nos pensées et sur nos actes sont autant de pierres qui viennent s’ajouter à l’édifice de la surcharge mentale.
D’ailleurs, si tout le monde peut être concerné par le phénomène, les femmes sont plus susceptibles d’en souffrir. Encore aujourd’hui, ce sont elles qui ont le plus souvent à jongler entre job et vie de famille. À tel point que jusqu’ à une époque très récente la surcharge mentale était décrite comme une “maladie féminine” !
46% des femmes associent l’origine d’une charge mentale trop pesante à l’arrivée de leur enfant.
Pour 47% des hommes, la cause principale est l’entrée dans la vie active (Ipsos 2018)
Les symptômes d'une charge mentale trop pesante peuvent être à la fois physiques, émotionnels et comportementaux. Parmi les signes courants, on retrouve :
🛑 Attention, une nuit blanche par-ci par-là ou oublier ses clés régulièrement ne signifie pas que vous êtes en surcharge mentale ! Il est important de noter que ces symptômes peuvent varier d'une personne à l'autre et qu'ils peuvent également être associés à d'autres problèmes de santé mentale ou physique.
La surcharge mentale peut avoir des conséquences néfastes sur votre santé mentale et physique.
Elle peut entraîner un épuisement professionnel, une dépression, de l'anxiété, des troubles du sommeil, une baisse de la productivité et de la créativité, ainsi qu'une détérioration des relations personnelles et professionnelles.
Le mental épuise le corps
La surcharge mentale peut aussi affaiblir votre corps. Chez les personnes atteintes de surcharge mentale élevée, on remarque souvent un affaiblissement du système immunitaire, une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires. Ou quand l’esprit épuise notre corps.
Si vous ne réagissez pas à temps, vous allez vous enfermer dans un cercle vicieux. Trop épuisé, vous devenez moins lucide, incapable de prendre les bonnes décisions, tant dans la vie profesionnelle que personnelle.
Selon une enquête de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) réalisée dans plusieurs pays, environ 10% à 25% des personnes signalent des niveaux élevés de charge mentale chronique.
Je ne sais pas si j’ai besoin de rédiger ce dernier paragraphe. Le fait de rester dans un état de surcharge mentale relève selon moi davantage du déni ou de l'automatisme que de de l’ignorance concernant les remèdes qui nous sont rabâchés à longueur de journée.
Voici néanmoins quelques pistes pour délester votre cerveau en cas de surchauffe :
1. Accepter que tout ne soit pas parfait et de ne pas être parfait soi-même est essentiel pour réduire la surcharge mentale. Cette acceptation permet de diminuer la pression que l'on se met, ainsi que celle provenant de l'environnement. Elle favorise également une attitude plus bienveillante envers soi-même, ce qui contribue à une meilleure gestion du stress et des émotions. Plus facile à dire qu’à faire !
2 - Établir des priorités : Faire des to-do lists et planifier à l’avance sont des pratiques efficaces pour ne pas se laisser submerger par les tâches. Il est également important d'apprendre à dire plus souvent non, de ne pas être trop gentil en acceptant des charges de travail excessives, et de déléguer certaines tâches lorsque cela est possible.
3. Faire du sport et des activités qui vous détendent sont des éléments clés pour gérer la surcharge mentale. Comme le dit le proverbe latin, "Mens sana in corpore sano", un esprit sain dans un corps sain. L'exercice physique régulier et les activités relaxantes permettent de libérer les tensions accumulées, de réduire le stress et d'améliorer le bien-être mental.
4 - Apprendre à lâcher (un peu) prise : Cela implique d'arrêter la course aux injonctions constantes. Parfois la charge mentale peut se manifester sous la forme d’une petite voix intérieure qui vous dicte en permanence ce que vous "devez" faire. L’idée c’est de lui clouer le bec une bonne fois pour toutes !
5 - S'éloigner de son smartphone. Une action que je recommande - surtout aux plus jeunes - est de limiter votre utilisation des réseaux sociaux tels qu'Instagram, LinkedIn et autres plateformes similaires. La tendance à comparer votre vie personnelle ou professionnelle à celle des autres, qui est souvent mise en avant de manière très positive sur ces réseaux, peut engendrer un sentiment de comparaison et d'insatisfaction permanente, contribuant ainsi à la surcharge mentale.
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