Vous venez de tomber sur une offre d’emploi qui vous plaît vraiment, mais vous ne remplissez pas tous les critères pour être éligible ? En tant que recruteuse, je n’ai qu’un seul conseil à vous donner : allez-y, foncez, envoyez votre candidature sans attendre.
Mais lisez cet article avant !
Je vous explique pourquoi un profil qui ne correspond pas exactement à l’énoncé d’une offre d’emploi a quand même des chances de passer la première étape de sélection.
Qu’il n’y ait pas méprise : quand je vous dis de postuler et de foncer, ce n’est pas pour passer du marketing digital à l’astrophysique en un claquement de doigts. Ce type de switch est possible, mais cela s’appelle une reconversion. Si vous ne matchez qu’à 10 % ou 20 % avec le profil recherché, vous allez faire perdre du temps à tout le monde.
En revanche, s’il s’agit du job de vos rêves et que vous pensez que vous correspondez bien à la culture de l’entreprise, alors oui, envoyez votre candidature sans hésiter.
Parfois, lorsque je publie une offre d’emploi, je reçois des CV qui se ressemblent tous. Mêmes diplômes, même type d’expériences, etc. Cela veut sans doute dire que l’annonce est bien rédigée. Mais je dois admettre qu’il m’est souvent arrivé de donner leur chance — et à raison — à des profils qui sortent un peu du lot, à des personnes dont je percevais l’audace rien que par la démarche adoptée en m’envoyant leur CV.
Ce ne sont pas des profils atypiques au sens propre du terme, mais qui ont un peu de relief avec une expérience originale ou quelques compétences judicieusement mises en valeur sur leur CV. Il peut s’agir de personnes engagées pour une cause et, dans ce cas, je me dis qu’elles sauront s’impliquer sur une mission qui les passionne.
Ou encore, il peut s’agir de candidats qui sont en train de se former à de nouvelles compétences ; par exemple un développeur qui s’est mis au montage vidéo ou un expert du digital marketing qui programme des sites web en HTML à ses heures perdues. Bref, cela me donne des idées et m’éclaire à l’avance sur leur personnalité.
Dans la vie professionnelle, une des pires choses à faire, c’est supposer. Supposer qu’on ne va pas y arriver, qu’on ne sait pas, que les autres sont meilleurs que soi.
Au niveau des compétences : quand vous envoyez votre candidature pour un job qui vous plaît vraiment, mais pour lequel vous vous dites : « Il me manque quelques compétences ou un peu d’expérience », en réalité, c’est que vous supposez qu’il existe quelque part une ou plusieurs personnes qui correspondent parfaitement au profil recherché ET qui ont vu cette offre d’emploi ET qui vont activement postuler.
→ Cela fait beaucoup de « ET » ! Et cela signifie en général que vous avez votre chance. L’annonce stipule six ans d’expérience et vous n’en avez que quatre ? Postulez quand même, car il est fort probable que personne n’ait six ans d’expérience dans ce domaine.
Au niveau de la personnalité : voici encore une fausse supposition : ce n’est pas parce qu’un candidat possède le CV parfait qu’il sera embauché. Eh oui, sa personnalité, sa manière de justifier sa candidature à l’oral, sa motivation, le bon feeling avec le manager… tous ces éléments vont peser lourd dans la balance. Parfois beaucoup plus lourd qu’un diplôme d’une grande école.
Encore une fois, ne vous laissez pas impressionner par une offre d’emploi. Si le job vous plaît et que vous sentez que vous pouvez le faire, envoyez votre CV au plus vite. Vous n’avez aucune idée de qui a rédigé l’annonce ni de ce qui est vraiment important pour le manager ou le responsable RH.
Je vous donne un exemple : si une offre d’emploi stipule que le candidat devra parler couramment le portugais, mais que ce n’est pas votre cas, qui pourra vous reprocher de n’en connaître que quelques bribes, mais de promettre d’être 100 % opérationnel en trois mois ?
Dans certains cas, les managers n’ont pas participé à la rédaction de l’offre d’emploi et n’iront pas chercher la petite bête sur telle ou telle compétence si le courant passe bien avec le candidat.
Le saviez-vous ? Dans les années 2010, Google s’est aperçu que les notes obtenues lors du cursus universitaire de ses salariés n’étaient pas corrélées à leurs performances. Google a donc décidé de donner moins d’importance à ce critère dans son processus de recrutement afin de ne pas se priver de profils compétents.
On le répète assez souvent sur ce blog : le réseau, c’est important ; il faut l’entretenir et l’élargir. Si quelqu’un en interne — dans l’entreprise pour laquelle vous postulez — peut glisser un petit mot en votre faveur, vous pouvez être certain que votre candidature aura plus de chances d’être prise au sérieux, même s’il vous manque quelques années d’expérience ou que vous n’êtes pas totalement bilingue comptabilité analytique.
C’est-à-dire de se faire recaler. Il faut évidemment considérer ce scénario et s’y préparer. En postulant à des jobs qui ne sont pas tout à fait à votre mesure, vous allez essuyer de nombreux refus. C’est comme ça. Mais j’aime à penser qu’il vaut mieux qu’un recruteur vous dise non plutôt que de ne pas avoir tenté le coup.
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