Quand on aborde le sujet de la formation professionnelle, on pense immédiatement hard skills ou compétences techniques.
Mais on oublie souvent les soft skills, ces compétences comportementales qui sont tout aussi importantes à développer pour vos collaborateurs et votre entreprise.
Une très sérieuse étude a même révélé que former ses collaborateurs aux soft skills pouvait générer un ROI de 250 % en termes de productivité au sein d’une équipe, quel que soit le secteur d’activité.
Mais est-il possible de former ses collaborateurs aux soft skills et comment s’y prendre ?
Le saviez-vous ? Selon un rapport de l’Institut pour le futur, un think tank californien, 85 % des emplois qui seront demandés en 2030 n’existent pas encore aujourd’hui. Ainsi, de toute évidence, la capacité à acquérir de nouveaux savoirs sera plus importante que les savoirs déjà acquis, d’où l’intérêt croissant des entreprises pour les soft skills.
L’invasion du digital dans tous les pans de notre vie y est pour beaucoup. Ces changements obligent les entreprises à s’adapter à ces nouveaux usages. Pour faire simple, grâce à l’automatisation et au développement de l’intelligence artificielle, de nombreuses tâches sont aujourd’hui réalisables par des machines.
La grande question aujourd’hui est plutôt de savoir piloter ce changement et comprendre ces mutations en pariant sur des compétences moins techniques et qui ne peuvent pas être prises en charge par des machines, même les plus intelligentes.
On fait aujourd’hui (nous sommes en 2022) l’hypothèse que l’ordinateur ne peut pour le moment pas développer des soft skills ou une intelligence émotionnelle telle que la nôtre
Bon à savoir : quelles sont les soft skills les plus recherchées dans le monde du travail ?
Une étude du journal Le Monde publiée le 11 avril 2016, menée auprès de 309 recruteurs français, identifie le trio de tête suivant : l’adaptabilité (61 %), la positivité (48 %), la créativité (47 %) et l’esprit d’équipe (42 %). L’enquête Linkedin Recruiter Sentiment 2018 privilégie le travail en équipe et la collaboration (49 %), les capacités de communication (46 %) et la confiance en soi (43 %). Pour les jeunes diplômés (étude du CEREQ de janvier 2016), les soft skills les mieux valorisées sont la persévérance, l’estime de soi, la prise de risque et la communication.
Il est une croyance fortement enracinée dans l’esprit de beaucoup de managers et de responsables RH : celle qui consiste à penser que l’on ne peut se former qu’aux hard skills, c’est-à-dire les compétences techniques comme la négociation, le marketing digital ou bien encore la chimie moléculaire. Et que, par opposition, les soft skills seraient des qualités innées, des talents, des dons de la nature que certains possèdent.
C’est faux !
Les soft skills n’ont rien à voir avec la personnalité. Ces deux notions s’opposent même. Un trait de personnalité est immuable ou presque, tandis que les soft skills se travaillent tout au long de la vie.
Par exemple, le leadership, la confiance en soi, la capacité à travailler en équipe, la bonne gestion de son emploi du temps ou la pensée critique ne sont pas des caractéristiques innées. Et donc, pas de panique ! Il est également normal de ne pas posséder « dès la naissance » une palette de soft skills hyper fournie.
Certaines personnes ont des prédispositions et plus ou moins d’empathie envers les autres, mais elles devront acquérir la plupart des soft skills qu’elles utilisent dans la vie professionnelle même sans s’en rendre compte. Par exemple, la capacité à travailler en équipe n’est pas innée, elle s’apprend petit à petit au contact des autres.
Pour aller plus loin (et pour avoir l’air intelligent dans les dîners en ville)
→ Une soft skill se caractérise par un comportement dans une situation d’interaction. On parlera aussi de posture appropriée.
Mais la posture seule ne suffit pas. Elle doit être associée à une technique.
→ Par exemple, adopter une posture d’écoute ne suffit pas à bien écouter une réponse.
Il faut aussi être capable de poser les bonnes questions (des questions ouvertes, de préférence !), d’écouter les réponses (la fameuse écoute active), voire d’utiliser les techniques de reformulation.
Le développement des soft skills est un peu atypique. C’est un processus long qui se construit par couches successives. Certains concepts ne s’acquièrent que s’ils sont raccrochés à une expérience vécue. Comme les soft skills touchent à l’intime, à l’intangible, au comportement, les spécialistes des compétences douces dégagent souvent trois axes de travail :
Concrètement voici quelques tips pour accélérer l’acquisition des soft skills au sein de votre entreprise.
1/ Quels sont les besoins ? Identifier et sélectionner trois à cinq soft skills dont une équipe a besoin pour progresser. Ce travail peut être réalisé lors d’entretiens ou d’évaluations spécifiques et, bien sûr, avec les managers.
2/ Mentoring/coaching : technique souvent utilisée auprès des managers. Par exemple, l’un d’entre eux constate qu’il n’est pas suffisamment efficace pour communiquer avec les collaborateurs qu’il supervise. Un coach élabore donc une stratégie de développement et lui propose une méthode pour améliorer ses compétences en communication. Lorsque le manager commence à mettre en œuvre cette stratégie, le coach lui apporte son soutien et lui fournit un feedback adapté.
3/ Des workshops thématiques : idéal pour former une équipe ou un département dans son ensemble. Prenons un exemple : vous voulez former votre service client à la résolution de conflits. Vous pouvez élaborer des scénarios de jeux de rôles destinés à reproduire des situations que les collaborateurs rencontrent tous les jours. Un formateur peut alors intervenir en donnant des conseils qui permettent de progresser.
4/ Le peer learning : c’est une méthode moins coûteuse, mais qui a fait ses preuves. L’apprentissage par les pairs est une technique qui favorise la collaboration et le travail d’équipe pour acquérir des connaissances. En effet, ce sont les apprenants qui, à partir d’un concept et d’informations différentes, doivent répondre à un problème sans l’intervention d’un enseignant.
Chaque apprenant est à la fois un destinataire et un émetteur de connaissances. Tous les apprenants travaillent ensemble pour trouver une solution à un problème donné. Les compétences individuelles acquises avant ou pendant le travail d’équipe sont ensuite partagées entre tous les coéquipiers.
C’est un mode d’apprentissage très adapté aux soft skills car, par définition, il y a obligation de rentrer en contact et de collaborer avec ses collègues pour arriver à ses fins.
Former ses collaborateurs aux soft skills, c’est aussi un bon moyen de leur donner envie de rester plus longtemps au sein de votre organisation. Le développement personnel contribue aussi à une meilleure qualité de vie au travail (QVT) et à la construction d’une marque employeur plus robuste et plus authentique.
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